Un affichiste est une personne responsable sur le plan artistique de la création d’une affiche.
Le mot affichiste apparaît, mais avec un tout autre sens, vers 1780 et désignait la personne qui participe à l’élaboration des affiches, c’est-à-dire d’une « feuille périodique » essentiellement typographiée et généralement placardée sur les murs et destinée à donner des informations locales ou nationales sur des sujets variés1. Non signées, elles ne sont pas assimilées à des œuvres d’art.
À la fin du xixe siècle, alors que l’affiche gagne ses lettres de noblesse grâce notamment à l’apparition de grands formats en couleurs lithographiés2, des artistes comme Jules Chéret ou Alfons Mucha acquièrent une véritable notoriété en se spécialisant plus ou moins dans la conception de ce genre de support relevant de la publicité. Toutefois, tous les pays occidentaux connaissent cette même effervescence : citons les artistes du mouvement Arts & Crafts, puis de la Glasgow School of Art et enfin, à Chicago, où un artiste comme William H. Bradley travaille déjà en agence3.
En France, des peintres renommés, comme Henri de Toulouse-Lautrec, ne dédaignent plus de travailler sur des affiches, ni dans l’idée de promouvoir un produit ou un spectacle. De nombreux illustrateurs également conservent une clientèle publicitaire en plus de leur activité pour la presse.
Vers 1900, avec notamment Leonetto Cappiello, l’affiche de style art nouveau fait école. Les premiers mobiliers urbains y contribuent : colonne Morris, larges panneaux dans le métropolitain, murs peints, etc.

Peu à peu, de nouveaux métiers apparaissent, ceux de graphiste et de designer : un créateur d’images et de formes nouvelles voit s’élargir l’étendue de ses possibilités d’expression et l’affiche étant l’une de ces composantes, rares sont ceux qui se définissent alors comme affichiste. Certaines affiches des années 1910-1920, notamment dans les pays anglo-saxons, sont restées anonymes.
L’art décoratif, et l’art moderne d’une manière générale, permet à de nombreux affichistes d’exprimer leur talent et de s’affirmer comme tels.
Le jeune Charles Gesmar, protégé de Mistinguett à partir de 1916, confirmera la gloire de celle-ci grâce à ses affiches devenues célèbres depuis.
Dans les années 1920, l’affiche se met à la page de l’épure qui domine l’art graphique, grâce à des créateurs comme Paul Iribe ou Cassandre qui formera Raymond Savignac. C’est aussi l’apparition du photomontage qui permet à l’affichiste de combiner la photographie et la typographie.
Dans les années 1950, les techniques de sérigraphie vont permettre l’éclosion d’une nouvelle école qui influencera le pop art.

ANDY WARHOL – Marylin MONROE
Dans les années 1950-60, le Polonais Roman Cieslewicz fut à la tête d’une importante école d’affichistes (essentiellement de films, de pièces de théâtre et de propagande pour le parti communiste au pouvoir) qui parvient à exprimer un certain nihilisme dans un contexte pourtant étroitement surveillé par la censure.
Ces trente dernières années, les techniques offset puis numériques, mais aussi l’innovation en matière de supports d’affichage donnent aux affichistes de nouveaux potentiels d’expression.
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